Mauthausen

Page réalisée par Angélique Couillaud (3eA) et Bettina Redon (3eA)

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1) L'histoire du camp

L'édification du camp de Mauthausen fut décidée en 1938 dans les semaines qui suivirent l'annexion de l'Autriche. Ce camp, qui bénéficia d'une attention particulière des plus hauts responsables SS, ne fut pas tout à fait un camp comme les autres. Il fut d'abord le premier, édifié hors du territoire initial de l'Allemagne et destiné, de ce fait, à recevoir des internés autres que les Allemands.

Le lieu de son implantation se trouve à  faible distance de Braunau, la ville où naquit Hitler et à proximité de Linz dont les maîtres du Reich voulaient faire la capitale industrielle d'une grande Allemagne. Les SS en garnison pouvaient ainsi fréquenter la cité voisine, y trouver leurs plaisirs et parader avec orgueil dans leurs beaux uniformes.

Conformément aux prescriptions d'usage, le camp devait être à l'écart de toute agglomération et placé à l'abri des regards indiscrets de la population environnante. L'emplacement de celui de Mauthausen fut choisi à trois kilomètres du village, sur le haut d'une colline, dans les flancs de laquelle était exploitée une carrière de granit figurant parmi les plus grandes d'Europe. La plupart des pavés de Vienne avaient été extraits de cette carrière qui, pour cette raison portait le nom de Wienergraben.

La carrière de Wienergraben devint une immense source de profit pour les SS qui en prirent possession. Elle a servi en même temps à l'édification du camp qui la surplombe sur les sommets de la colline. Ce camp, dit Mauthausen, et dont les nazis voulaient faire un camp modèle fut en effet construit en dur, du moins dans les structures essentielles et c'est là une autre de ses particularités.

La construction a commencé pendant l'été 1938. Les premiers coups de pioche furent donnés par une équipe de détenus venus de Dachau. Il s'agissait principalement d'internés de droit commun portant le triangle vert, lesquels arrivèrent sur place les 18 et 19 août à un peu plus de mille.
A l'origine, le camp était  prévu pour une capacité de 3000 internés. Classé en 3e catégorie, il était destiné plus particulièrement aux ennemis du régime national socialiste. Mais rapidement, sa capacité dut être modifiée. Comme tous les autres camps, il a fait l'objet d'agrandissements  et d'aménagements qui se sont poursuivis pendant toute la durée de son existence.

Entrée du camp de Mauthausen

Cour intérieure du camp de Mauthausen

2) Les assassinats par gaz :

A Mauthausen, même les gazages eurent lieu dans un local de petite dimension. Tout était situé dans les sous-sols de la prison (Bunker). Isolée du camp constituant le "crématorium", représenté ci-dessous.

La chambre à gaz était une pièce sans fenêtre camouflée en salle de douches. Elle était équipée de deux portes qui pouvaient être fermées hermétiquement, d'un dispositif de ventilation avec évacuation à l'air libre, de 16 pommes de douche et d'une arrivée d'eau chaude et froide. Les murs étaient recouverts de carreaux beiges et blancs jusqu'à une hauteur de 1,46 m. Le long d'un mur au-dessus du carrelage, se trouvait un radiateur de chauffage central et il y avait un éclairage au plafond au-dessus des pommes de douche.

Le processus de gazage était déclenché dans une petite pièce à côté de la chambre à gaz. Un tuyau émaillé blanc, tendu dans le sens de la longueur, partait de cette pièce et arrivait dans la chambre à gaz. La tente d'environ 1 cm de large sur 1 m de long, ne pouvait pas être vue car elle était située sur la partie du tuyau accotée au mur. Tous les robinets, la ventilation, l'alimentation en eau et le chauffage se trouvaient hors de la chambre à gaz, dans la salle dite "des appareils".

Le SS Hauptscharfuhrer, Martin Roth fut le chef du commando du crématorium du début mai 1940 jusqu'au 3 mai 1945, deux jours avant la libération du camp. Il fut jugé en R.F.A au cours d'un procès qui prit fin en 1972. Les archives de ce dernier nous fournissent les documents les plus précis et les plus détaillés sur les assassinats par gaz perpétrés à Mauthausen même mais ces témoignages sont loin d'être les seuls. Beaucoup d'autres proviennent des procès effectués par les Américains et les Alliés.

3) La vie dans les camps de concentration

L'objectif des SS est d'obtenir la déshumanisation totale du détenu. Dès son arrivée au camp, il est dépouillé de ses effets personnels, plongé dans un bain désinfectant, rasé sur tout le corps et habillé d'un uniforme rayé, portant le triangle indiquant sa catégorie, ainsi que d'un numéro d'immatriculation qui remplace son nom (à Auschwitz, le numéro est tatoué sur l'avant bras gauche). Logeant dans des baraques surpeuplés, les blocks, il est réveillé à trois heures du matin, subit durant des heures des appels exténuants, et, à peine nourri, doit rejoindre son commando. Le détenu travaille au fonctionnement du camp, dans les entreprises des SS, ou pour la grande industrie allemande (IG Farben, Heinkel ...). Les détenus étaient tellement humiliés qu'ils se suicidaient très fréquemment (par exemple, ils sautaient sur les barbelés électrifiés).

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