Rawa-Ruska

Page réalisée par Fanny Bernaz (3eB) et Barbara Chahine (3eA)

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Le camp de Rawa-Ruska, surnommé « camp de la goutte d'eau ou de la mort lente », est un camp disciplinaire, c'est-à-dire un camp où l'on envoyait les récidivistes. Rawa-Ruska est aussi considéré par certains comme un camp d'extermination. Il se situe en Galicie, en Ukraine. Il fut créé en 1941, en même temps que Lwov. Ils sont numérotés dans la série 300, Rawa-Ruka est le « vergeltunglater 325 ».

Pourquoi construire Rawa-Ruska dans cette zone ? La réponse est simple : parce que c'est isolé des grandes villes. Rawa-Ruska a été construit au bord d'une voie ferré entourée de marécages où l'on faisait travailler les prisonniers. Evidemment ces marécages étaient, en été, infestés de moustiques et il y régnait des maladies telles que le typhus, la diphtérie et la typhoïde. Cet isolement permettait de ne donner aucune hygiène aux prisonniers car il n'y avait aucun risque que la maladie se propage en dehors du camp contrairement aux camps plus proches des villes. Rawa-Ruska a aussi, du fait de sa situation géographique, un climat rude : jusqu'à moins 30° en hiver et 40° en été.

Le camp de Rawa-Ruska.

Début juin 1942, Rawa-Ruska enfermait environ 13000 hommes entassés dans des écuries non désinfectées où l'on avait emprisonné et massacré des prisonniers soviétiques. On pouvait voir sur les murs ainsi que sur les pavés des traces de sang et de cheveux figés. Ces écuries étaient en bois et dépourvues d'eau, de lumière, de chauffage et de latrines. On logeait parfois les prisonniers dans des blocs de maçonnerie inachevés. Le tout équipé de bat-flanc inconfortable à trois étages superposés permettant de s'allonger mais pas de s'asseoir. Rien n'était prévu pour y loger les hommes, absence de paillasse et manque de paille, de couvertures, ce qui était voulu : le but de Rawa-Ruska étant de les faire mourir lentement en les faisant souffrir. Plus tard, on construira des commandos tout autour du camp où les conditions de vie seront identiques.

Un des postes d'observation.

Les conditions de vie étaient atroces. Les prisonniers devaient travailler jusqu'à l'épuisement dans les marécages, la forêt et les routes. Il n'y avait aucune hygiène et un seul robinet était disponible dans tout le camp. Un robinet en plein air devant lequel des milliers d'hommes faisaient la queue dans l'espoir de pouvoir boire. Robinet d'eau non potable que les nazis s'amusaient à couper pour faire attendre un peu plus la longue file. Beaucoup abandonnaient et les plus téméraires étaient chassés par les chiens les mordant cruellement. Bien sûr les blessures n'étaient pas soignées ou très peu, les médecins n'ayant pas de quoi opérer. Leur rôle était donc uniquement moral.

Les « écuries de Rawa-Ruska ».

La nourriture était en dessous du minimum vital. Il n'y avait pas de pain chaque jour : la ration était tellement maigre que l'on devait partager une boule de pain pour 35 hommes. Les rations alimentaires dépassaient rarement les 1 200 calories par jour. Les repas étaient composés d'un demi litre de soupe de millet, une infusion de branches de sapin pour la boisson, une faible ration de graisse synthétique et tous les huit jours, une mince tranche de pâté d'origine indéfinissable ce qui avec le morceau de pain atteignaient à peine les 1 000 calories. Les hommes les plus affamés mangeaient les pissenlits, les orties et toutes les herbes comestibles qu'ils pouvaient trouvés. L'état vestimentaire était déplorable et la plupart des détenus n'avaient plus de chaussures, celles-ci étant trop usées.











Évidemment la Croix Rouge envoyait des colis mais les prisonniers n'avaient absolument rien. Les nazis ne leur envoyaient aucune liste concernant ceux qui arrivaient ou ceux qui mouraient. Ceci prouve que Rawa-Ruska n'était pas qu'un camp de représailles mais aussi un camp d'extermination ce qui explique le terme de « vergeltunglager » qui signifie camp de concentration et d'extermination. « Camp de la goutte d'eau et de la mort lente », une appellation qu'il porte bien aussi. On n'exécutait pas les soldats dans des chambres à gaz ou en les fusillant ou tout autre technique plus ou moins directe. Non, à Rawa-Ruska les prisonniers mouraient d'une mort lente et douloureuse : la famine et les maladies. Les médecins allaient constater les morts dans les écuries pour la plupart du temps, les prisonniers étant morts d'épuisement et de faim sur leur bat-flanc. Comme tous les camps, Rawa-Ruska disposait d'un grand fossé pour y mettre les cadavres.

13 avril 1942
L'arrivée à Rawa-Ruska par Roger Maire.

Un monument érigé par les autorités locales et le Comité des Vétérans de Guerre de l'Urss, perpétue le souvenir de ceux qui ne revinrent pas de cette terre lointaine.

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